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Le projet en deux mots

Le projet SICÉCLAIR permettra de mettre en évidence les spécificités des situations de controverses étudiées sur le lien entre santé animale et infrastructures électriques, qu'elles soient émergentes ou déjà installées dans le temps, et de comprendre plus finement les relations entre les acteurs vis-à-vis du risque supposé, sur des territoires donnés.

Contexte et enjeux

Depuis la fin des années 1990, les éoliennes terrestres, et parfois celles offshore, sont pointées par certains éleveurs comme affectant la santé de leurs élevages bovins avec des pertes économiques importantes. D’autres infrastructures électriques ont été depuis mises en cause : notamment des lignes HT ou THT, et des antennes 4G ou 5G. Toutefois aucune étude n’a permis d’apporter des preuves de causalité. Face aux incertitudes générées par ces innovations, les acteurs concernés expriment des désaccords et du désarroi, et une controverse socio-scientifique se fait jour. La recherche proposée a pour objet l’étude de cette controverse et privilégiera deux entrées pour l’analyse de la situation : l’entrée par la dimension compréhensive, c’est-à-dire la manière dont les acteurs qui se trouvent engagés dans la controverse l’appréhendent et lui donnent sens, et l’entrée par la mise en récit de la controverse. 

Objectifs

Plusieurs questions structurent ce projet de recherche. Tout d'abord, quelle est l'origine de la controverse et quels sont les termes du débat ? Quels sont les acteurs impliqués dans la controverse ? Sur quelle légitimité se fonde leur intervention dans le débat ? Quels sont leurs enjeux respectifs ? Comment déterminent-ils leur capacité à se sentir concernés ou à s'impliquer ? Quels sont les arguments avancés et comment s'opposent-ils ? Quelles sont les visions du problème qui s'affrontent ? Où se situent les zones de tension, les points d'achoppement ou au contraire, les espaces de rencontre et de négociation ? Quelles grilles de lecture de la controverse sont activées par les médias ? Comment ces derniers influencent-ils le débat ? Prennent-ils parti ? Comment les acteurs se saisissent-ils de ces espaces ? Assiste-t-on à un déplacement des arènes de discussion ? À un déplacement des enjeux ? À quelles conditions une solution partagée est-elle envisageable ? Comment contribuer à la pacification des tensions ? Quels axes de réflexion collective proposer aux acteurs de la controverse, quelles pistes de compromis travailler avec eux ? Au travers de quels dispositifs d’intermédiation ?

Synthèse des résultats

  1. Le récit de l’histoire de l’apparition et de l’évolution de la controverse étudiée ;  
  2. Une compréhension des enjeux et mécanismes qui ont permis à la controverse de s’installer en France, des éléments de comparaison avec d’autres pays européens ;  
  3. Une cartographie dynamique de la controverse incluant un repérage et une caractérisation des modes de rationalité en opposition dans la controverse et qui peuvent être mis en débat ;  
  4. L’identification d’éléments de communication susceptibles soit de générer/amplifier la controverse, soit de la faire évoluer vers une résolution ;  
  5. Une connaissance plus générique des controverses socio-scientifiques (émergence, fonctionnement, circulation médiatique) et des méthodologies pour leur étude.  
Application et valorisation  

Ce travail a pour objectif de valoriser et de diffuser ces résultats en direction des acteurs de la controverse et notamment les éleveurs.    

De façon plus large, la finalité de notre recherche est de parvenir à une connaissance plus générale du fonctionnement de telles controverses socio-scientifiques et des mécanismes qu’elles mettent en jeu, même si chacune renferme ses spécificités. La caractérisation des points d’achoppement et blocages institutionnels, des grilles de lecture d’une part, des problèmes d’autre part, des risques encourus est une contribution à la compréhension des dynamiques d’appropriation (ou de non appropriation) des technologies nouvelles et de leurs impacts sociaux. 

Coordinateur  
  • Avignon-Université - Centre Norbert Elias - UMR 8562 (84)

 

Partenaires  
  • INRAE – EMMAH & GABI (84)
  • Université de la Réunion - LCF (97)
  • Université de Limoges - CeReS (87)
  • Idèle (75)
  • VIVEA (75)

 

Localisation du terrain d'étude
  • Avignon Université (84)

 

Détails du projet
  • Durée : 36 mois
  • Mois/Année de démarrage : Mars 2024 

 

Montant total du projet

  • 372 000 € 

Montant de l'aide Ademe

  • 256 000 € 
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