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Le projet en deux mots

Le projet CAP-ORAL vise à évaluer les dangers des CAP-O, produits de dégradation des HAP, en améliorant les connaissances sur leur toxicité à l'aide de bioessais et en recherchant leurs effets dans des échantillons environnementaux. L'objectif est de mieux comprendre leur contribution à la toxicité globale des mélanges de HAP et d’identifier des substances préoccupantes pour une surveillance plus efficace des sites pollués.

Résumé du projet

La co-occurrence des CAP-O (composés aromatiques polycycliques oxygénés) a été montrée sur des sites contaminés par des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), dont ils sont aussi des produits de dégradation. Les CAP-O, plus solubles dans l’eau que les HAP, pourraient migrer sur de plus longues distances et former des panaches de pollution plus étendus dans les eaux souterraines. Les CAP-O sont présents dans les eaux souterraines à des concentrations du même ordre de grandeur que les concentrations en HAP et les rares données disponibles relatives à leurs dangers sur la santé indiquent pour certains un potentiel mutagène égal ou supérieur à celui du benzo(a)pyrène (BaP). Le but du projet CAP-ORAL est de mieux caractériser les dangers des CAP-O identifiés en aval des sites industriels contaminés par les HAP. Ce projet vise deux objectifs complémentaires, c’est-à-dire de compléter les données disponibles concernant les dangers de ces substances individuellement à l’aide de bioessais et, d’autre part, de rechercher ces effets toxiques dans des échantillons environnementaux. En premier lieu, il s’agit donc d’améliorer les connaissances relatives aux dangers des CAP-O, et de leurs métabolites les plus préoccupants, par la mise en oeuvre d’une batterie de tests in vitro mesurant des effets représentatifs de l’activité toxique des HAP : les effets génotoxiques et les interactions avec le récepteur des hydrocarbures arylés (AhR), complété par une première investigation sur les effets perturbateurs endocriniens. Ces tests seront réalisés sur 11 CAP-O choisis en fonction de leur occurrence dans les sols de sites contaminés par des HAP. Pour chacun des CAP-O et chacun des tests, une toxicité équivalente sera calculée par comparaison au BaP. En complément, les effets sur le développement embryonnaire de certains CAP-O seront investigués. Dans un second temps, il s’agira de vérifier sur des échantillons environnementaux d’eaux souterraines, représentatifs de mélanges riches en CAP-O et HAP, la présence de ces effets à partir des mêmes tests. Une corrélation entre l’analyse chimique et les effets biologiques permettra de déterminer la contribution des CAP-O à la toxicité globale des mélanges environnementaux. Ainsi, ce projet est à visée opérationnelle via la caractérisation d’effets et l’identification de polluants traceurs parmi les CAP-O qu’il serait pertinent d’inclure dans la surveillance des sites et sols pollués par des HAP. Les recherches menées actuellement par l’Ineris sur le comportement dans les sols (dégradation limitée, mobilité supérieure à celle des HAP) et la toxicité (au moins équivalente à celle des HAP) des CAP-O permettent de les identifier comme des substances de préoccupation émergente pour leurs propriétés PMT (substances persistantes, mobiles et toxiques). L’évaluation des substances PMT est proposée par l’Agence allemande de protection de l’environnement (UBA), en lien avec celle des substances préoccupantes selon la réglementation REACH, pour assurer la protection des ressources en eau (douce et potable). La stratégie proposée dans le cadre de ce projet permet d’utiliser les compétences complémentaires de différents partenaires sur ces substances et de développer de nouvelles approches pour l’identification des dangers en évaluation des risques sanitaires. Ces méthodes seront utiles pour l’évaluation d’autres substances encore peu documentées, tant en termes de comportement dans les sols (rétention et migration) qu’en termes de toxicité (tests alternatifs sur les mécanismes d’action de la substance de référence, approche par famille, effet mélange, utilisation de données in vitro pour l’évaluation des dangers, approches in silico). L’un des atouts majeurs du projet CAP-ORAL est qu’il associe une approche fondamentale pour l’appliquer à l’analyse des échantillons prélevés sur site dans un but de fournir des éléments répondant à des questions d’évaluation des risques sanitaires de mélange de substances émergentes. Il s’agit ainsi d’intégrer l’ensemble des niveaux de la chaine d’investigation afin de proposer une réponse à des questions complexes de terrain. Cette démarche repose sur un partenariat original entre 5 équipes d’expertises complémentaires.

Partenaires

INERIS (coordinateur), Preditox

Détails du projet

Début et fin de projet :  Octobre 2021 à Mars 2025

203k€ Montant total du projet

192k€ Aide projet

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