Le projet en deux mots
Le projet Bioac’ERS vise à améliorer l’évaluation des risques sanitaires liés à l'ingestion de particules de sols contaminés en intégrant la notion de biodisponibilité et en promouvant l’utilisation du test UBM pour mesurer la bioaccessibilité orale des polluants métalliques. Il cherche à réduire les incertitudes dans les évaluations de risques en sensibilisant les acteurs concernés et en développant des méthodes plus représentatives de l’exposition humaine.
Contexte et enjeux
Dans le cadre de la gestion des sites et sols pollués, l’évaluation des risques sanitaires pour l’Homme, en lien avec l’ingestion de particules de sols contaminées, reste un domaine soumis à de fortes incertitudes dans les démarches de protection sanitaire. En effet, des divergences importantes existent entre les outils prédictifs et l’exposition réelle des populations. Dans le cadre d’une évaluation quantitative des risques sanitaires (EQRS), la concentration totale de polluants dans le sol est utilisée pour prédire des possibilités ou probabilités d’apparition d’effets par l’estimation de quotients de danger ou d’excès de risques. Pour mieux estimer les risques et adapter les modes de gestions aux dangers que présentent les sites multicontaminés (pollutions inorganique et/ou organique), il est nécessaire de développer des outils et des méthodes permettant d’améliorer la représentativité de la caractérisation des expositions humaines. Dans ce sens, il apparaît indispensable de considérer la notion de biodisponibilité orale (fraction de contaminant ayant passé les barrières biologiques) par la détermination de la bioaccessibilité orale (fraction libérée dans les sucs gastrointestinaux humains et donc disponible pour l’absorption). Ce paramètre, appliqué en tant que facteur correctif de la concentration totale, permet une estimation plus réaliste de l’exposition orale dans les calculs de risques. Il améliore ainsi l’estimation des niveaux de risques et permet de proposer des mesures de gestion des sites contaminés mieux proportionnées.
Objectifs
L’objectif principal du projet est de promouvoir l’utilisation de la bioaccessibilité par les bureaux d’études, les maîtres d’ouvrages et les gestionnaires de sites en élargissant à d’autres éléments métalliques la portée d’un test de bioaccessibilité déjà reconnu (test UBM ; Unified Bioaccessibility Method ; NF ISO 17924:2019[1]), et d’élaborer un cadre opérationnel quant à son utilisation en évaluation des risques sanitaires. Ce projet permettra une meilleure prise en compte de l’exposition orale humaine vis-à-vis des éléments métalliques présents dans les particules de sols. En effet, des besoins ont été identifiés (tant par les maîtres d’ouvrage que les bureaux d’études) et incluent notamment les modalités de prise en compte des incertitudes dans les interprétations des résultats et dans les rendus aux décideurs. Des incertitudes sont en effet présentes à toutes les étapes, débutant dès l’étude documentaire et historique, les diagnostics (échantillonnage, analyses…), les choix des différents paramètres d’entrée de l’évaluation des risques sanitaires comportant l’évaluation de la toxicité, des expositions, etc.
[1] Qualité du sol – Evaluation de l’exposition humaine par ingestion de sol et de matériaux du sol – Mode opératoire pour l’estimation de la
bioaccessibilité/biodisponibilité pour l’homme de métaux dans le sol
Déroulement
L’enjeu du projet est de clarifier et d’expliciter la notion de bioaccessibilité auprès des maîtres d’ouvrage, gestionnaires de sites, administrations et bureaux d’études afin de mieux appréhender l’exposition et des risques sanitaires. Il s’agira également de lever des verrous sur certaines incertitudes en vue de mieux interpréter les résultats et de fournir ainsi un retour d’expérience sur l’utilisation de la bioaccessibilité lors d’études de risques. Ceci implique :
- de promouvoir l’utilisation du test UBM ainsi que son test simplifié (protocole HCl) ;
- d’étendre l’utilisation de la bioaccessibilité à d’autres éléments métalliques ;
- de définir un cadrage opérationnel pour As, Cd, Cr, Ni, Pb et Sb ;
d’évaluer l’apport de la prise en compte de la bioaccessibilité sur un territoire pilote.
La démarche combine volets recherche et opérationnel. Ainsi, le projet repose à la fois sur des expérimentations en laboratoire couplant tests in vitro et in vivo, et sur des sites en Ile de France présentant différents usages, paramètres physico-chimiques et degrés de contaminations qui serviront de démonstrateurs pour mener les évaluations de risques et appuyer ainsi le côté opérationnel.
Partenaires
JUNIA (coordinateur), INERIS, TESORA, Univ Lorraine, Wessling
Détails du projet
Début et fin de projet : Août 2021 à Janvier 2025
438k€ Montant total du projet
253k€ Aide projet