BRAINSOL

Alors que de nombreux travaux sont menés sur les outils et méthodes de caractérisation physico-chimique de la pollution des sols (diagnostic de site) et sur les modalités de gestion des sites pollués (techniques de réhabilitation), l’étude des dangers et des effets toxicologiques des substances retrouvées au niveau des sites et sols pollués, le plus souvent présentes sous forme de mélange, reste limitée. Le but du projet BRAINSOL vise à évaluer les effets neurotoxiques qui peuvent être attendus lors de l’exposition à des mélanges de substances représentatifs de situations rencontrées sur des sites pollués (mais pas spécifiques à une pollution particulière) au niveau de 3 types de populations exposées : adultes, femmes enceintes (fœtus) et enfants en bas âge. Le projet s’appuiera sur le développement d’une méthodologie innovante visant à formaliser et combiner les connaissances disponibles, d’une part sur la caractérisation des expositions aux sites et sols pollués, les scenarii d’exposition et l’appréciation des niveaux d’exposition, et d’autre part, sur les effets neurotoxiques des substances présentes sous forme de mélanges. La méthodologie retenue s’appuiera sur la démarche conceptuelle de type « Adverse Outcome Pathway » (AOP) telle que mise en œuvre et validée par l’OCDE et l’US-EPA. L’un des buts du projet BRAINSOL est à visée opérationnelle via le développement d’outils formels de prédiction des effets neurotoxiques qui pourront être utilisés dans le cadre d’exposition à des sites pollués rencontrés sur le terrain. Par son formalisme, la démarche conceptuelle de type AOP permettra également de mieux appréhender au sein des voies mécanistiques menant aux effets neurotoxiques les cibles potentielles d’interaction entre les substances et apportera ainsi de nouvelles connaissances quant à la dynamique des mélanges telle que définie dans le concept récent d’exposome. Ce projet permettra d’apporter des éléments de compréhension et d’alerte aux évaluateurs de risque quant aux dangers de l’exposition à des substances fréquemment identifiées au niveau des sites pollués, plus particulièrement en matière de risque neurotoxique. De plus, il doit permettre de mieux appréhender les effets neurotoxiques potentiels lorsque ces substances seront présentes en mélange ainsi que les mécanismes qui pourraient être mis en jeu lors de l’interaction entre plusieurs substances. Même si ces éléments ne sont pas directement intégrables dans un calcul de risque, ils apporteront des éléments qualitatifs pertinents en termes de recommandations et de précaution à prendre pour prévenir ce risque. Le projet BRAINSOL s’appuie donc sur un partenariat très complémentaire entre l’EA CAlbinotox (représentée par Henri Schroeder) et l’INERIS (représenté par Michèle Bisson). L’INERIS est reconnu pour son expertise de terrain visant à caractériser les sites pollués, les expositions et les scenarii à utiliser en fonction des sites et des populations concernées . Sa compétence est également reconnue en matière d’élaboration de profils toxicologiques et l’établissement de relation dose-effet pour l’évaluation des dangers chez l’homme., L’équipe de Neurotoxicologie Alimentaire au sein de l’EA Calbinotox de l’Université de Lorraine (EA7488, Henri Schroeder) est reconnue pour son savoir-faire en matière de caractérisation de la neurotoxicité développementale de différentes familles de polluants chimiques (HAP, pesticides, composés organochlorés et bromés) et est impliquée dans différents consortiums de recherche (ANR Neuro_HBCDD, ANSES BrainAirPoll).

Université de Lorraine  (coordinateur), Ineris

Début et fin de projet :  Octobre 2019 à Septembre 2024