DEPSI

L'exposition aux éléments traces métalliques, tels que le plomb, l'arsenic ou le cadmium, autour des anciennes exploitations minières ou de fonderies reste une préoccupation de santé publique. Cette étude vise à identifier les paramètres pouvant expliquer les voies de transferts entre les sources minières et les milieux environnementaux résidentiels. Des données ont été collectées pour différents compartiments environnementaux tels que le sol, l'air intérieur et extérieur, la poussière intérieure et les dépôts atmosphériques.

Le transfert de particules provenant de sources du sol, telles que les gisements miniers, vers l'air extérieur et intérieur et les environnements intérieurs est un mécanisme complexe qui implique divers paramètres d'influence. En complément de recherches dans la littérature scientifique, l’objectif de l’étude était d'explorer les données déjà recueillies autour de sites miniers et d'identifier les paramètres pouvant expliquer les concentrations mesurées dans différents milieux environnementaux. 

Dix-huit éléments traces métalliques et métalloïdes ont été analysés dans au moins un milieu (sol, air intérieur et extérieur, poussière intérieure et dépôts atmosphériques). Les concentrations environnementales ont été comparées aux valeurs de fond lorsqu'elles étaient disponibles.

Des analyses de régression ont été utilisées pour dériver les pentes entre les concentrations dans les sols des jardins et celles des poussières intérieures mais aussi entre les concentrations dans les sols et la distance par rapport aux dépôts miniers. Pour cette dernière, les valeurs R2 pour le plomb, l'arsenic, l'antimoine et le zinc indiquent un ajustement modéré à bon (≥0,25).

Les travaux ont consisté à exploiter les résultats de questionnaires, disponibles pour 30 logements, sur les habitudes de vie concernant l'âge de la maison, la présence d'animaux de compagnie et les techniques de nettoyage. La poussière intérieure a été collectée dans ces logements avec une lingette et un aspirateur, et ces deux types d'échantillonnage ont été comparés pour évaluer leur corrélation. 

Les concentrations de plomb dans la poussière intérieure échantillonnée avec des lingettes étaient significativement différentes entre les maisons construites avant et après 1949, mais pas pour la poussière intérieure échantillonnée avec un aspirateur.

Le porteur de projet a été confronté à plusieurs défis au cours du processus d'analyse des données. La durée de l'échantillonnage variant selon la méthode utilisée pour échantillonner les milieux environnementaux. Les concentrations n'ont pas pu être quantifiées pour plusieurs éléments traces, en particulier dans l'air intérieur, ce qui a limité la comparaison entre les concentrations intérieures et extérieures. 

La contribution entre les sources extérieures et intérieures peut être très différente en fonction des habitudes de vie. Une proposition de questionnaire visant à recueillir des informations concernant les habitudes individuelles a été proposée afin de guider les questions à poser aux riverains par les opérateurs lors de campagnes d’investigations. Si une étude comparable devait être entreprise, afin d’obtenir des résultats de modélisation pertinents et spécifiques au site, l’acquisition de données de terrain est primordiale et doit être anticipée, notamment pour la granulométrie, la couverture végétale, les données météorologiques sur site, etc.

Application et valorisation :

Cette étude fournit des premiers éléments sur les facteurs influençant le transfert des éléments traces métalliques autour d’anciens sites miniers mais fournit également des recommandations et points d’attention concernant la stratégie d'échantillonnage et la collecte des données nécessaires à la compréhension de ces mécanismes. 

INERIS (coordinateur)

Début et fin de projet : Juillet 2021 à Janvier 2024