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Le projet en deux mots

Le projet FRICHECO vise à favoiser le ré-emploi des matériaux urbains (terres ecavées, limons, sédiments de dragage etc.) pour réhabiliter des zones dégradées et réaliser des aménagements paysagers urbains dans la rade de Marseille. Ce projet innovant propose une approche basée sur l'économie circulaire pour créer un "petit cycle des terres" et promouvoir un urbanisme durable, tout en surmontant des défis liés à la gestion des ressources et à la mise en place de synergies locales.

Contexte et enjeux

En dehors des politiques de conservation se pose à Marseille la question de la réhabilitation écologique d’espaces qui avaient d’autres usages, notamment industriels. Les institutions marseillaises qui oeuvrent au développement durable doivent composer avec des injonctions contradictoires et un passif écologique lourd. De plus, la planification territoriale risque de se complexifier face aux crises sociales et environnementales, aux paradoxes liés à une évolution règlementaire nécessaire à la transition écologique, avec le changement climatique comme catalyseur. 

Les solutions existantes (bourses des terres, plateformes numériques de mise en relation des maitrise d’ouvrage, catalogues de porteur de solution statiques et donc rapidement obsolètes …) pour atteindre les objectifs réglementaires et politiques ne sont pas suffisantes à ce stade, alors qu’il existe un besoin réel et urgent de proposer un urbanisme transitoire et durable, d’extraire les ressources naturelles de manière plus raisonnable, de limiter la consommation d’énergie et de ressource grâce à notamment à une approche en cycle de vie des projets. 

Afin de sortir d’une vision en silo de la requalification des friches, l’ambition du projet FrichEco est de proposer une approche écologique et sociale du renouvellement urbain par la co-construction d’un projet de territoire autour de l’idée simple de mise en place d’un « petit cycle des terres ». Ce cycle anthropique porte sur les matériaux terreux (terres excavées, sédiments dragués ...) qui, une fois extraits du milieu pour des raisons impératives de création ou d’entretiens des infrastructures, sont réemployés localement pour remédier les zones dégradées du territoire ou pour réaliser les aménagements paysagers urbains.

Objectifs

L’actuel projet de rénovation urbaine du parc urbain Aygalades porté par l’EPAEM présente pour le projet FrichEco l’opportunité de mettre en place des solutions innovantes inspirées de l’économie circulaire afin de valoriser au maximum les matières usagées produites par les travaux. Pour atteindre cette mise en synergie de plusieurs projets de réhabilitation et d’aménagement locaux, les partenaires du consortium ont pour objectifs :

  1. De produire des connaissances nouvelles pour déployer des indicateurs liant refonctionnalisation écologique et performances d’éco-matériaux, afin de produire des « passeports des sols » plus intégrés ;
  2. De constituer des méthodes scientifiques capables de soutenir le déploiement de synergies entre des opérations de requalification de friches des projets circulaires, en opérationnalisant les hypothèses du métabolisme urbain ;
  3. De développer expérimentalement des formulations pour des applications d’éco-matériaux adaptées à un contexte méditerranéen particulièrement sec et sensible au changement climatique ;
  4. De coconstruire une gouvernance agile au service d’un territoire en pleine mutation, où la coopération entre les donneurs d’ordre doit permettre de tendre vers des trajectoires de soutenabilité.
    Ces objectifs seront considérés à travers les deux axes principaux du projet portant sur la « Santé des sols et les services écosystémiques » et les « Capacités techniques et applications possibles.

Déroulement

Pour que le territoire puisse se « réhabiliter en circuit-court », il est nécessaire d’atteindre une masse critique de matières valorisées dans une diversité d’opérations, ce qui implique la maturité des filières de valorisation et une optimisation de l’offre avec la demande. Cette recherche vise à produire les connaissances nécessaires pour impulser une démarche d’économie circulaire avec une maîtrise d’ouvrage engagée, l’EPAEM ; puis à diffuser la méthode développée auprès des autres maîtrises d’ouvrages partenaires ; pour enfin structurer l’ensemble de la chaîne de valeur autour de la question des sols vivants.

Ce dialogue entre les échelles institutionnelles et organisationnelles permettra de tester des formulations et différentes modalités de mises en oeuvre, sur une diversité d’opérations, avec une diversité d’acteurs. Mais au-delà des expérimentations liées aux formulations, la production de connaissances nouvelles s’articule particulièrement sur la volonté de créer des indicateurs performants, ergonomiques et capables de révéler les coûts et les bénéfices.

Au cours d’un programme de travail de 60 mois réparti en 4 lots techniques, chaque partenaire du projet apportera son expertise et ses technologies spécifiques à son
domaine d’activité :

  • Neo-Eco en tant que chef de file mettra en oeuvre son expertise dans la gestion de projets complexe et la structuration de filières de valorisation ;
  • L’EPAEM, aménageur public, mettra à disposition du projet l’ensemble de ces outils et des expertises d’urbanisme innovant (quantification des ressources et gisements, définition des usages futures du projet de parc urbain, accompagnement sur les aspects réglementaires, etc.) ;
  • L’Université d’Aix-Marseille, au travers des laboratoires CEREG et IMBE, apportera ses compétences en investigation des sols et du sous-sol sur le
    terrain, sur les domaines de l’analyse de données et de la planification expérimentale et via les plateformes d’analyses ;
  • BRGM apportera son expertise pour la caractérisation des sols et le déploiement des futurs passeports matériaux.

Résultats attendus

Par la création d’une gouvernance multi-partenariale et d’une recherche-action où les partenaires deviennent acteurs de la transformation du territoire, ce projet permettra de soutenir la structuration de filières locales capable de valoriser un maximum de ressources en circuit-court. Produire localement des éco-matériaux doit mécaniquement donner lieu à une augmentation de la valeur ajoutée pour le territoire, par le développement de savoir-faire et d’emplois non-délocalisables. L’intérêt scientifique réside principalement dans la construction de ponts entre des pratiques et des cadres référence, notamment les études de métabolisme territorial et d’écologie globale, ainsi que la traduction de la complexité dans l’action publique.


Le caractère particulièrement ambitieux du projet FrichECo porte sur le fait que l’EPAEM, comme toutes les Opérations d’Intérêt National en France, doit pouvoir dupliquer les innovations sur d’autres territoires. De fait, les liens étroits avec les institutions locales permettront de mutualiser l’effort de diffusion. La valorisation des résultats du projet aura également une portée européenne, car il s’inscrira dans le cadre de la Loi Cadre des Sols, notamment dans la mise en place d’un Living Lab. Les résultats du projet FRICHECO seront valorisés par des publications dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture. De plus, les activités du Cluster Eau-Milieu-Sol pourront devenir une chambre de résonnance, ainsi que le réseau SuRF France dont fait partie le BRGM et Neo-Eco.

Partenaires

NEOECO DEVELOPPEMENT (coordinateur), BRGM, UNIVERSITE D'AIX MARSEILLE

Détails du projet

Début et fin de projet : Octobre 2023 à Septembre 2028

726k€ Montant total du projet

397k€ Aide projet

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