Le projet en deux mots
Le projet BatMobil vise à comprendre l'impact des variations piézométriques sur le relargage des hydrocarbures LNAPL. En combinant des mesures géophysiques et directes, il intègre une approche multi-échelle pour améliorer la prédiction et la gestion des pollutions LNAPL.
Résumé du projet
Les LNAPLs (en anglais, « Light Non-Aqueous Phase Liquids ») sont une source importante de contamination des sols. Lorsqu’ils migrent dans la zone non saturée, une partie de ces LNAPLs reste piégée par capillarité. D’autres, accumulés au toit de la nappe, génèrent sur le long terme un panache de contaminants dissouts. Les variations saisonnières du niveau piézométrique entraînent alors une dispersion verticale importante de ces contaminants au niveau de la frange capillaire, favorisant leur propagation dans l’eau et l’atmosphère. Ce contexte pouvant fortement impacter la remobilisation des LNAPLs, il est primordial de mieux comprendre l'impact de ces variations piézométriques sur les mécanismes de relargage des hydrocarbures. Le projet BatMobil vise à (i) mieux comprendre l’impact des variations de hauteur de nappe sur les mécanismes de relargage de ces hydrocarbures, et (ii) d’évaluer et comparer différentes méthodes de suivi des polluants au niveau de la nappe phréatique par la combinaison de mesures indirectes (outils géophysiques) et directes dans les puits de surveillance. En particulier, ce projet permettra d’adapter de nouveaux capteurs digitaux (KAPFLEX) afin de mieux caractériser la distribution des hydrocarbures. Ce travail s’appuie sur une approche multi-échelle (laboratoire, in situ contrôlé et site atelier) avec au cœur, un dispositif expérimental original (grandes colonnes lysimétriques) couplant des mesures géophysiques indirectes, physico-chimiques in situ, et permettant de faire un bilan du relargage des LNAPLs (phases pures, dissoutes et gazeuses). Ces dispositifs expérimentaux in situ innovants permettront d’introduire une échelle intermédiaire entre les expériences en laboratoire sur des systèmes dits « simplifiés » (colonnes centimétriques et bac 2D) et la complexité réelle d'un site pilote. Un accent particulier sera mis sur l'évaluation des méthodes de surveillance in situ. Cela permettra de mieux corréler les mouvements verticaux des eaux souterraines, leur amplitude et la mobilisation des LNAPLs. Ces travaux réalisés à différentes échelles permettront d’identifier et combiner les processus clefs et de les intégrer dans des modèles numériques existants. Cette approche théorique permettra une meilleure description et prédiction de la dynamique des LNAPLs dans un système triphasique (phase organique pure, eau et gaz) et une évaluation comparative des logiciels disponibles dans le commerce. BatMobil, construit sur un programme multi-échelles, une recherche multidisciplinaire (géochimie organique, géophysique, modélisation hydrodynamique) et un consortium intégré (chercheur académique, institution publique, société de conseil et d'ingénierie, propriétaire du site), est dédié à la dynamique de l’écoulement des hydrocarbures pour mieux comprendre et prédire les comportements des pollutions de type LNAPL et fournir des informations essentielles à l'ensemble des acteurs de la gestion des sites et sols pollués (bureaux d'étude, gestionnaires de site, professionnels de la dépollution, services de l'état...).
Partenaires
BRGM (coordinateur), CNRS, EdF, TAUW France
Détails du projet
Début et fin de projet : Octobre 2022 à Octobre 2025
665k€ Montant total du projet
284k€ Aide projet