MISCHAR

Marqués par un lourd passé industriel, les Hauts-de-France sont l’une des régions qui comptent le plus de sites et sols pollués. Que ce soient des sols agricoles ou de friches industrielles urbaines et périurbaines, leur gestion voire leur remise en état sont des enjeux majeurs pour les acteurs du territoire tant sur le plan environnemental que socio-économique.

Mischar s’inscrit dans cette problématiques et intègre deux enjeux majeurs pour les collectivités et les services de l’Etat : 

1. la requalification d'espaces urbains contaminés pour répondre à des besoins de nature des habitants, d’amélioration de la qualité des paysages, de continuités écologiques et paysagères et de restauration de sites à haute valeur écologique en protégeant les ressources naturelles
2. la reconversion de territoires agricoles massivement contaminés pour le développement de biomasses végétales non alimentaires (miscantus, chanvre). 

1. acquérir des connaissances sur la viabilité écologique de modes de gestion de sols multicontaminés, urbains et agricoles, reposant sur l’amendement d’un biochar de Miscanthus,
2. évaluer l’intérêt socio-économique des modes de gestion proposés au travers de leur perception par les populations et les acteurs locaux,
3. développer des compétences et des filières de valorisation de ces espaces dégradés en réponse aux attentes des populations concernées et des acteurs économiques
4. mettre en place des démonstrateurs pour mieux connaître et promouvoir les modes de gestion des sols multicontaminés auprès des acteurs des territoires concernés. 

Mischar a permis d’évaluer l'intérêt d’un biochar de Miscanthus x giganteus cultivé sur des sols contaminés par les activités de l’ancienne fonderie Metaleurop pour améliorer la gestion écologique des sites pollués (réduction de la biodisponibilité des polluants).

Sur le site de Mazingarbe, l’amendement a peu influencé les paramètres physico-chimiques des sols et la disponibilité du Cd, Cu, Pb et Zn. Les concentrations des métaux dans les parties aériennes des espèces végétales spontanées échantillonnées sur les sols amendés sont peu différentes de celles issues des sols non amendés. Le fonctionnement biologique des sols et leur faune ont peu été affectés par l’amendement. Sur le site de Metaleurop, le biochar et le compost appliqués seuls ou en mélange n’ont pas eu d’effets significatifs sur la fertilité des sols étudiés. Un effet négatif du biochar a toutefois été observé sur les activités biologiques des sols (réduction de la diversité fonctionnelle des nématodes, ralentissement de l’évolution des matières organiques). Les effets des amendements sur l’accumulation de Cd, Pb et Zn dans les grains et pailles de blé diffèrent selon les parcelles, les éléments et la nature de l’amendement. Néanmoins, les grains de blé restent non conformes pour leur
commercialisation.

Un méthaniseur destiné à valoriser la biomasse fonctionne depuis 2022 avec du seigle et du maïs. Son utilisation avec une production non conforme (concernant la contamination métallique) pourrait favoriser une meilleure valorisation de la biomasse produite de type miscanthus. Les conditions de mise en place de nouvelles filières de valorisation de Miscanthus en biochar a été étudié au regard de la filière de valorisation en biomasse-énergie déjà existante sur le territoire. D'autres alternatives
comme la culture du chanvre a également été étudiée montrant que, même si l'intérêt agronomique est avéré la création de micro-filière régionale reste difficile à imaginer.

LGCgE -JUNIA - ISA (coordinateur), Université de Lille 1, INRAE Agro Paris Tech, EACM, Université Catholique de Louvain, EPF Nord - Pas de Calais, Chambre d'agriculture Nord - Pas de Calais

Début et fin de projet : Novembre 2016 à Mai 2022