OMISEP

Les dernières crises ont permis d’élargir la définition de la santé de l’OMS de 1946 (« un état de complet bien-être physique, mental et social ») pour y intégrer la santé des écosystèmes qui sous-tend celle des populations (WHO/OMS, 1999). La dégradation de l’environnement impacte directement la santé humaine mais également les fonctions écosystémiques nécessaires à la soutenabilité des économies et au bien-être des populations. Au-delà du constat de l’interdépendance étroite entre la santé humaine et les écosystèmes, le concept One Health implique le besoin de développer des approches intégrées pour caractériser ces interrelations. 
S’inspirant de cette vision, les récents travaux d’élaboration du 4ème Plan National Santé Environnement (PNSE 4) ont permis le développement d’une méthodologie de construction d’un indicateur composite basée sur le concept d’impact cumulatif (IC), caractérisé à partir de deux 
dimensions principales : 

1. les indicateurs d’exposition sanitaire correspondant à l’estimation de contamination directe ou indirecte des individus à partir des transferts de contaminants dans l’environnement et 

2. les indicateurs d’effets environnementaux comprenant la dégradation et la menace des écosystèmes, la limitation de l’accès aux ressources, les sources de stress provoqué par un environnement dégradé ou par les activités polluantes. 

Aujourd’hui au stade conceptuel, l’opérationnalisation de cette démarche nécessite de réadapter les méthodes d’évaluation des risques sanitaires (ERS) et d’évaluation des risques pour les écosystèmes (ERE) afin de pouvoir cumuler les indicateurs qui en sont issus. Elle doit par ailleurs pouvoir s’intégrer plus largement dans un cadre de gestion des sites et sols multi-pollués, situations les plus fréquemment rencontrées en contexte de ERE et ERS. Ces différents enjeux scientifiques sont abordés à partir d’approches transverses mêlant sciences environnementales et des sciences humaines et sociales et par l’implication des parties prenantes du territoire. La déclinaison opérationnelle de la méthodologie s’appuiera sur deux territoires s’inscrivant dans un cadre de gestion de sites multi-pollués en contexte industriel : le pourtour de l’Etang de Berre et 
la communauté d’agglomération Creil Sud Oise (ACSO).

La réadaptation des méthodes ERS et ERE résultera en l’identifcation des données et méthodes pouvant être mutualisées entre les deux approches ou transposées d’une approche à l’autre. Les outils existants d’ERS seront analysés au regard des outils d’ERE tels que la comparaison des 
concentrations d’exposition et de valeurs seuils supposées sans risques (PEC/PNEC) et la prise en compte de la biodisponibilité des contaminants dans le sol afin d’en déduire des indicateurs d’analyse intégrée. Le cumul des indicateurs ERS et ERE s’appuiera à la fois sur des méthodes 
analytiques classiques combinées à des méthodes d’interpolation spatiale des indicateurs ERE et ERS dans les territoires concernés. 

La mise en place du cadre de gestion s’établira à partir d’une évaluation économique proposée à un échantillon de riverains afin d’estimer les bénéfices socio-économiques des possibles scenarios de réduction des risques et de tester la cohérence entre l’indicateur synthétique IC et les 
perceptions locales. Les implications en termes de politiques publiques seront abordées au travers des scénarios de réhabilitation, selon différentes règles de priorisation qui pourront permettre d’estimer la valeur de l’information constituée dans ce projet.

INERIS (coordinateur), INRAE, UNIVERSITE DE CHAMPAGNE-ARDENNE

Novembre 2021 à Mai 2025