Le projet en deux mots
Le projet PhytEO vise à requalifier des sols pollués en utilisant la phytostabilisation aidée pour cultiver des plantes à parfums aromatiques et médicinales. Ce projet explore également des filières de valorisation des résidus de biomasse et évalue la rentabilité socio-économique de cette approche.
Contexte et enjeux
La reconversion durable des sols pollués visant à réduire les risques sanitaires et environnementaux est un enjeu important pour un aménagement pérenne et responsable des territoires. Parmi les méthodes émergentes sur le marché de la gestion des sites et sols pollués, le phytomanagement,
alliant phytotechnologie et valorisation de la biomasse, permet la réappropriation de ces espaces dégradés en répondant à cette double exigence de performances environnementales et socioéconomiques.
Objectifs
Le projet PhytEO a pour objectif de proposer une nouvelle filière de valorisation non alimentaire de la biomasse végétale produite sur des sols agricoles pollués par des éléments traces métalliques (ETM) sur le site atelier de Metaleurop. Il s’agit d’évaluer in situ l’intérêt d’un mode de gestion reposant sur la phytostabilisation aidée par des champignons mycorhiziens et la production d’huiles essentielles (HE) extraites à partir de Plantes à Parfums Aromatiques et Médicinales (angélique, sauge, coriandre) cultivées sur des parcelles polluées à l’échelle de l’hectare.
Résultats
La coriandre et la sauge sclarée ont montré une bonne capacité à se développer et produire une quantité importante de biomasse sur des sols avec une forte pollution historique par les ETM. L’ajout d’un amendement biologique à base de champignons mycorhiziens a permis d’augmenter les taux de mycorhization des PPAM. Cependant, aucun gain n’a été observé au niveau de la production des HE. En sa présence, la concentration dans les inflorescences de sauge a été réduite tout comme la mobilité du Cd dans le sol associé. D’autre part, les ETM et les résidus de pesticides ne sont détectés qu’à l’état de traces dans les HE distillées à partir de la biomasse de sauge sclarée (inflorescences) ou de coriandre (parties aériennes ou graines) cultivées sur ces sols pollués. L’analyse des compositions chimiques de ces HE n’a montré aucune modification ni par la pollution ni par l’inoculation mycorhizienne et a mis en évidence une grande richesse en principes actifs à l’origine de plusieurs propriétés biologiques potentiellement valorisables dans les domaines de la protection des cultures (effets fongistatiques, anti-germinatifs et herbicides) et de la santé humaine (effets anti-inflammatoires et antioxydants). Les résidus de distillation de la sauge pourraient être valorisés en amendements du sol ou en alimentation animale.
Le consommateur final ne semble pas avoir de véritables réticences et inquiétudes pour l’utilisation de produits issus de cultures sur sol pollué que dans le cas où ceux-ci sont destinés à être ingérés ou, dans une moindre mesure, en contact direct avec le corps. Néanmoins, une minorité d’individus (chez les plus âgés) est critique, voire hostile, à toute culture sur ce type de sols.
Partenaires
UNIVERSITE DU LITTORAL COTE D'OPALE (coordinateur), INERIS, Société FERRANT PHE, Direction Régionale de l'Alimentation, l'Agriculture et la Forêt Hauts de France (DRAAF), Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais
Détails du projet
Début et fin de projet : Septembre 2017 à Juillet 2022
598k€ Montant total du projet
214k€ Aide projet