PHYTOCARB

Agissant comme enregistreurs de proximité, certaines espèces ligneuses prélèvent les composés organiques et les éléments traces lorsqu’ils y sont exposés. Comparées aux méthodes conventionnelles utilisées en diagnostic de sites et sols pollués, les méthodes de phytoforensie, utilisant les arbres comme bio-indicateurs et enregistreurs de proximité des pollutions actuelles ou passées, sont notablement avantageuses en termes de coûts financiers. Elles peuvent être appliquées rapidement avec un équipement réduit, même dans des zones d’accès difficile (zones urbaines, topographie difficile, zones industrielles avec de fortes contraintes de type réseaux enterrés ou atmosphère explosive), limitant ainsi les risques d’accidents corporels ou matériels.

Poursuivant le travail réalisé dans le cadre du projet PIT (ADEME, 2015), le projet PHYTOCARB se propose : 1) de consolider les connaissances et la mise en œuvre du phytoscreening pour les COV et les métaux, 2) d’élargir le spectre d’application du phytoscreening aux hydrocarbures lourds (HAP et Alcanes > C10), 3) de tester la pertinence d’analyseurs de terrain sur la matrice bois pour orienter le programme d’échantillonnage avec des réponses semi-quantitatives sur le terrain, 4) de participer au transfert de technologie afin de faire émerger une offre analytique sur les échantillons de bois par un laboratoire acteur des sites et sols pollués.

Le projet est structuré en 3 étapes pour répondre aux questions opérationnelles. Dans un premier temps, différents protocoles de préparation, de conservation et d’extraction seront testés sur des échantillons prélevés sur différentes essences d’arbres très fortement exposés aux polluants afin de valider les protocoles d’échantillonnage phytoscreening.

Ensuite différents protocoles analytiques seront testés par des méthodes déjà éprouvées eu laboratoire pour le phytoscreening et des méthodes exploratoires (méthodes alternatives de laboratoire pour les HAP et HC lourds, méthodes avec des appareils de terrain pour les COV et métaux). Le travail de développement sera principalement axé sur l’évaluation de la pertinence de différentes méthodes analytiques de laboratoire (extraction au solvant selon différents protocoles, GC 1D après séparation sur phase solide ou GCxGC-MS) et de terrain (GC-MS de terrain thermo-désorption des échantillons de bois et concentration des molécules par SPME).

Enfin, la mise en œuvre des protocoles analytiques les plus pertinents (aspects technique et économique, méthodes de laboratoire et de terrain) sur des sites réels permettra d’évaluer l’applicabilité du phytoscreening incluant notamment les questions de détection / délimitation des pollutions du sous-sol (relation dose-réponse, corrélation arbre vs. sol – nappe – gaz de sol par ex.), la pertinence des analyseurs de terrain, les facteurs d’influence (essence d’arbres, limite de détection, composés naturellement présents dans le bois, transformations des molécules, etc.).
Les livrables opérationnels du projet sont, d’une part un rapport public de synthèse afin d’améliorer la visibilité et le retour d’expérience (technique, économique et organisationnel) sur l’application du phytoscreening dans la stratégie globale de délimitation des zones polluées, et d’autre part le transfert technologique pour faire émerger une filière analytique (phytoscreening voire dendrochimie) proposant un panel élargi de polluants (COV, métaux, HAP et Alcanes lourds).

TAUW (coordinateur), Univ Besançon, IRCELYON, CNRS LIEC, GEORESSOURCES, Wessling

Début et fin de projet :  Novembre 2020 à Janvier 2026