Le projet en deux mots
Le projet PHYTOFIBER vise à valoriser les biomasses issues de sols phytomanagés en produisant des matériaux manufacturés à partir de fibres végétales, comme des panneaux et des pâtes à papier ou la création de bio-composites à partir de fibres d'ortie.
Contexte et enjeux
La contamination des terres constitue une menace pour la durabilité des usages des sols, et peut affecter négativement les organismes vivants (plantes, animaux, micro-organismes) et donc les écosystèmes. Le phytomanagement représente une approche biologique de réhabilitation des sols contaminés. En utilisant des espèces végétales pour extraire, contenir ou dégrader des polluants inorganiques ou organiques, il contribue à la résilience de l’écosystème. Des bénéfices supplémentaires peuvent coexister : les végétaux cultivés comme réservoir et activateur de biodiversité sont utilisés comme matière première pour l’industrie manufacturière.
Objectifs
Le projet PhytoFiber ambitionne de déployer une filière de valorisation de biomasses issues de sols contaminés, axée sur la production de produits à base de fibres végétales. Des utilisations des biomasses issues de phytomanagement, autres que la bioénergie, sont testées :
- Composites pour les fibres longues de plantes annuelles,
- Matériaux fibreux pour les parties lignocellulosiques de l’ortie et des arbres.
Pour démontrer la faisabilité, des phases de production pour chacune des applications sont organisées, à partir de ressources végétales récoltées durant le projet.
Résultats
Des matériels manufacturés (fibres longues des orties et parties lignocellulosiques des arbres) ont été produits à partir de ressources forestières issues de sols contaminés par des ETM, principalement du Zn et du Cd, issus du site de Fresnes sur Escault. Les peupliers et aulnes échantillonnés ont été mélangés à des matériels actuellement utilisés par les usines. Le suivi des contaminants a montré une preuve de la qualité de la technique et de son adéquation avec les objectifs recherchés. Les performances des produits manufacturés sont globalement positives, avec des faisabilités démontrées au niveau pilote. Des panneaux de particules et de MDF à performances acceptables ont été obtenus ainsi que des des pâtes chimiques kraft blanchies de feuillus et pâte mécanique. Les produits obtenus présentent des niveaux de contaminants compatibles avec les applications testées. Ainsi, il est possible de conclure d’un point de vue technique que les ressources forestières testées, en mélange avec
les ressources actuelles, permettent de produire des matériaux dans des conditions usuelles et d’un point de vue composition chimique que les approvisionnements et produits finis respectent les cahiers des charges des applications. Nous avons démontré qu’il est possible de transformer des pailles issues d’ortie non-rouies avec succès sur une ligne « toutes fibres » et les propriétés des fibres obtenues compétitives. L’évaluation technico-économique a montré que les flux de trésoreries sont positifs. Les plus-values d’une exploitation de la biomasse issue de sols contaminés, par rapport à un scénario agricole ou encore à un terrain laissé en friche sont significatives.
Partenaires
FCBA (coordinateur), Univ Franche-Comté, Femto-st, Chrono-Env, UNILIN
Détails du projet
Début et fin de projet : Août 2017 à Avril 2021
522k€ Montant total du projet
294k€ Aide projet