RESPONSE

Ces dernières années ont marqué un tournant dans la gestion des surfaces dégradées avec l’émergence d’une volonté forte de prendre en compte le fonctionnement écologique des sols et de minimiser les impacts environnementaux. Quoiqu’insuffisamment reconnues, les méthodes de réhabilitation écologique favorisant la fourniture de services écosystémiques (telles que la séquestration du carbone, l’infiltration de l’eau, la biodiversité…), représentent une approche très intéressante dans la gestion des friches urbaines impactées. Au regard du caractère innovant des solutions fondées sur la nature et la faiblesse de l’état de l’art relatif à leur application aux sites et sols pollués, le transfert des méthodes de réhabilitation écologique serait favorisé par une meilleure évaluation des fonctions écologiques restaurées et des bénéfices économiques et environnementaux générés.

Le premier objectif est d’étudier les performances techniques des solutions innovantes écologiques dans le fonctionnement des sols anthropiques potentiellement pollués à des échelles pertinentes et en prenant en considération l’ensemble des composantes de ces milieux (physiques, chimiques, biologiques). 

Le second objectif est d’apporter une analyse des bénéfices socio-économiques issus de ces solutions écologiques et de leur contribution aux enjeux environnementaux des SSP en évaluant la prise en compte du stock/flux de carbone ains que l’ouverture aux autres composantes de l’analyse environnementale (consommation des ressources, qualité des eaux, etc.).

RESPONSE vise ainsi à tester et évaluer des solutions innovantes de re-fonctionnalisation et reconstruction de sols en :

• Testant des techniques innovantes de restauration écologique des sols dégradés (y compris pollués) en conditions contrôlées et opérationnelles (ex : utilisation des biotechnologies de la rhizosphère).
• Évaluant le devenir sur le moyen-terme de ces néo-sols en termes de fonctions biologiques, hydro-géomorphologiques et biogéochimiques avec des approches innovantes de caractérisation (ex : teneurs en carbone par la mesure rock-eval, microbiologie du sol par des mesures adn, morphotypage et screening enzymatique).
• Analysant les impacts environnementaux et économiques des solutions mises en oeuvre avec des perspectives d’intégration dans une méthode de gestion SSP.
• Accompagnant l’appropriation des résultats par les acteurs de la requalification des sols urbains avec une recherche de complémentarité avec des outils existants tels que ALDO sur le stockage du carbone.

Le projet s’articule autour de 3 développements méthodologiques (analyse des impacts et des bénéfices environnementaux et économiques via des outils de type ACV et bilan coûts/avantages) et un programme de travail de 48 mois qui aboutira à la mise en place de démonstrateurs de refonctionnalisation des sols (en laboratoire et sur site), avec une évaluation de l’amélioration du fonctionnement écologique des sols après mise en place de solutions techniques fondées sur la nature.

Les sites d’expérimentation du projet, dont certains sont déjà mis en place et bénéficient d’un suivi sur plusieurs années, sont les suivants :

• Site Pierre-Bénite (Pierre-Bénite, 69), sous la gestion de la Métropole de Lyon : dépassement non significatif de seuils en ETM (friche industrielle d’environ 8 ha) ;
• Site Parc de Malbosc (Montpellier, 34), sous la gestion de la Métropole de Montpellier : dépassements non significatifs de seuils en ETM et en HAP (parc urbain d’environ 600 m²) ;
• Site Tannerie de Saint-Barthélemy (Saint-Barthélemy, 38), sous la gestion de la commune de Saint-Barthélémy : ancien site BASIAS, la pollution des sols est un important point d’attention (chrome) (friche industrielle, surface d’environ 1,5 ha) ;
• Site Boucle de Chanteloup (Chanteloup les vignes, 78), sous la gestion du Conseil Départemental des Yvelines : pollution généralisée (ETM, hydrocarbures C10- 40, HAP et PCB, etc.) (friches industrielles, terres agricoles et zones artificialisée, site cible de mesures compensatoires, surface totale de 327 ha).

Les principaux résultats attendus portent sur la progression dans la compréhension du fonctionnement des néo-sols sur le long terme, l’acquisition d’un retour d’expériences sur les solutions techniques de re-fonctionnalisation des sols et sur l’évaluation des gains économiques et environnementaux (biodiversité, stockage du carbone…).

Applications et valorisation économique : La commercialisation des résultats obtenus dans le cadre du présent projet se fera dans le cadre de la stratégie globale de déploiement de différentes technologies basées sur le génie-écologique qui intègrent la refonctionnalisation des bio-technosols en milieu urbain et industriels (www.talveginnovations.com) et de déploiement de l’outil d’aide à la décision TalVeg® qui intègre la re-fonctionnalisation des bio-technosols en milieu urbain et industriels (www.talveg-innovations.com).

Valorisation scientifique et technique : Guide intégrant l’élaboration de fiches techniques, avec les recommandations et des préconisations du projet pour les sols revégétalisés et refonctionnalisés en lien avec la proposition de Directive Européenne de Certification of Carbon Removals.
L’acquisition du retour d’expériences sur les démonstrateurs pourra favoriser l’appropriation des techniques innovantes de réhabilitation écologique par les professionnels de la dépollution et du génie-écologique. Une des perspectives du projet est d’intégrer ces techniques dans la démarche de gestion des sites et sols pollués, pour permettre de répondre aux attentes des décideurs et gestionnaires de friches urbaines impactées.

Valorisation sociétale : Vulgarisation et diffusion des résultats du projet auprès des riverains et des parties prenantes (ex. associations).

VALORHIZ (coordinateur), BRGM, IFP ENERGIES NOUVELLES

Début et fin de projet : Août 2021 à Juillet 2025