Le projet en deux mots
Le projet BARIAIR a exploré l’impact du changement climatique sur la qualité de l’air intérieur de bâtiments construits sur des sols présentant des polluants volatils résiduels. Il s’est attaché à une mesure constructive couramment utilisée, couplant étanchéité par géomembrane et dépressurisation active des sols sous dallage (SDS). Le projet a exploré les évolutions des impacts des pollutions résiduelles des sols sur la qualité de l’air intérieur dans les conditions climatiques futures, et proposé des recommandations pour le dimensionnement des dispositifs constructifs visant à limiter les intrusions de vapeurs issues des sols.
Contexte
La qualité de l’air intérieur est reconnue aujourd’hui comme un enjeu mondial de santé publique. Les pollutions volatiles résiduelles des sols sur lesquels les bâtiments sont construits peuvent en représenter une source de dégradation. Au regard de la dynamique forte de reconversion des terrains et de la préoccupation sociétale sur la qualité de l’air et le changement climatique, des mesures constructives doivent être mises en oeuvre pour limiter les impacts de pollutions résiduelles des sols sur la qualité de l’air intérieur.
Objectifs
Le projet BARIAIR s’est intéressé à l’efficacité de dispositifs permettant de limiter les impacts sur la qualité de l’air intérieur de pollutions volatiles résiduelles présents dans les sols. Il a étudié une mesure constructive couplant une étanchéité par géomembrane et un système de dépressurisation actif des sols sous dallage (SDS). L’objectif principal du projet était de développer un outil de dimensionnement de ces systèmes et de formuler des recommandations pour sa conception, mise en oeuvre et réception en tenant compte, le cas échéant de l’incidence du changement climatique.
Synthèse des résultats
En considérant la projection RCP 8,5 en 2080, l’une des projections les plus pessimistes de la base de données METEONORM, pour la zone climatique méditerranéenne :
- Les concentrations dans les gaz du sol pourraient augmenter en moyenne annuelle de 12 à 23 % pour une pollution située à 1 mètre de profondeur. Cet impact est variable en fonction des terrains (conductivité thermique des sables supérieure à celles de terrains plus limoneux) et des polluants en lien avec l’incidence de la température sur les caractéristiques physico-chimiques (impact sur le tétrachloroéthylène > au trichloroéthylène > au benzène).
- Les concentrations dans l’air intérieur pourraient augmenter en moyenne annuelle de 15 à 58 % pour une pollution située à 1 mètre de profondeur. Les différences d’impact sont liées aux caractéristiques lithologiques des terrains, à la physico-chimie des polluants et aux systèmes de ventilation des bâtiments. L’incidence du changement climatique est plus marquéepour une ventilation mécanique double flux équilibrée par rapport à une ventilation de type simple flux par extraction. Notons cependant que la ventilation double flux conduit à une concentration en polluant inférieure à celle associée à une VMC simple flux par extraction.
Vis-à-vis du système de dépressurisation des sols, les points clés à retenir concernent :
- les pertes d’intégrité de la géomembrane sur des sites présentant des aléas liés au retrait gonflement des argiles ;
- l’augmentation des concentrations en rejet liée à la volatilité accrue des polluants.
L’outil de conception de SDS actif est simple d’utilisation et permet, à partir d’une géométrie donnée (système de drains et collecteurs, taille du bâtiment, caractéristiques des sols…), de calculer les caractéristiques de fonctionnement de l’extracteur (débit, pression) intégrant l’équilibrage du réseau et une dépression suffisante pour garantir l’efficacité du système.
Coordinateur
- Sylvie TRAVERSE, BURGEAP
Partenaires
- BURGEAP (Groupe GINGER)
- LEGI (UGA-CNRS)
- TERA Environnement
- TERAGEOS