Quelle valorisation de l’arbre agricole pour le préserver ?
Contexte et enjeux
L’adoption d’un modèle agricole productiviste au tournant des années 1960 s’est accompagnée de la disparition de trois-quarts des exploitations agricoles en un demi-siècle et par un effacement progressif des arbres dans les paysages agricoles, dépourvus de leurs intérêts originels (clôture, fourrage, bois d’œuvre, énergie). L’arbre champêtre souffre également d’une réglementation éclatée et d’une réponse politique focalisée sur la plantation, impuissantes à freiner son érosion (23 500 km/an sur la période 2017-2021 - CGAAER, 2023).
Ce phénomène a des conséquences environnementales multiples (gestion de l’eau, érosion des sols et de la biodiversité, etc.) et soulève des enjeux socioculturels forts qui se traduisent par un nombre croissant de conflits impliquant des agriculteurs. De nouveaux modes de gestion et de valorisation de cette bioressource, mettant à l’honneur des systèmes de production et de consommation durables, sont à déployer pour lui redonner sa place dans les paysages agricoles.
Mots clés
Objectifs
L’objectif poursuivi est de contribuer à préserver les arbres dans les espaces agricoles. Un postulat des porteurs du projet est que la valorisation du bois bocager, qui peut prendre des formes variées, est une condition nécessaire (mais non-exclusive) à leur préservation.
Par la combinaison d’analyses statistiques et cartographiques et d’enquêtes auprès d’agriculteurs et d’acteurs du secteur bois bocager, il vise à apporter des connaissances nouvelles sur la manière dont les arbres sont intégrés au sein des exploitations agricoles et dont leur biomasse est valorisée.
Un regard particulier sera porté sur les filières bois-énergie et les certifications de gestion durable associées afin d’identifier leur impact sur l’état écologique des haies et l’évolution des paysages.
Ce projet ambitionne également de mobiliser un maximum d’acteurs impliqués sur la gestion et la valorisation durable des arbres agricoles et d’engager avec certains d’entre eux quelques expérimentations (démonstrations, accompagnement à la création de filières, etc.).
Résultats attendus
De nouvelles données sur la biomasse bocagère ainsi que sur les artisans de la valorisation de cette ressource sont attendues à différentes échelles. Plusieurs typologies seront proposées et croisées entre elles (formes de haies, profils d’agriculteurs, modes de gestion et de valorisation du bois bocager - filière ou autoconsommation, itinéraires techniques associés) afin de proposer un éclairage sur les arbres au sein des espaces agricoles.
Les bénéfices sociaux et environnementaux sont essentiellement indirects, mais significatifs en matière de préservation du cadre de vie et de l’attractivité des territoires, ainsi que d’adaptation au dérèglement climatique, de lutte contre ce dernier et l’érosion de la biodiversité dans les campagnes
Coordinateurs
- Université de Poitiers (86)
- Institut Agro Rennes-Angers (35)
- Mission Val de Loire (37)
Détails du projet
- Début de projet : Janvier 2025
- Durée : 36 mois
750 000 € Montant total du projet
300 000 € Aide projet