• Dispositif PARC
  • Dynamiques sociales et économiques territoriales

Le PARC Dynamiques prend racine dans le constat d’un double mouvement ancré dans les territoires.

Contexte et enjeux du PARC

Le PARC Dynamiques prend racine dans le constat d’un double mouvement ancré dans les territoires.

Celui engagé depuis quelques décennies du développement d’initiatives micro locales portées par des collectifs d’acteurs (citoyens, société civile…) qui dynamisent les territoires et créent de l’innovation sociale en des tiers lieux à partir de communs ; initiatives souvent liées à un engagement en faveur de l’écologie (des jardins partagés aux bâtiments désaffectés investis par des collectifs artistiques en passant par l’habitat participatif, les repair’café. Ces initiatives tendent à monter en puissance sur les territoires. 

Un second (non déconnecté du précédent) concerne le développement des « nouvelles économies » souvent dans une logique d’économie circulaire : économie sociale et solidaire, écologie industrielle et territoriale, économie de la fonctionnalité et de la coopération,…dont l’ancrage territorial est extrêmement fort car se développant avant tout « en circuit court » et à partir des ressources et acteurs du territoire.

Ces initiatives, vecteurs d’innovation sociale et économique, ont une caractéristique commune : elles puisent leur dynamique et quelque fois leur raison d’être dans la mobilisation des ressources locales ; ressources matérielles (en premier lieu mobilisation des ressources naturelles) ou immatérielles (compétences humaines, richesse du tissu associatif et économique, histoire et patrimoine culturel) du territoire.  Elles ont aussi en commun de s’appuyer sur une logique de réseaux et de coopération entre acteurs dans un espace de proximité. 

L’importance du contexte territorial dans la formation des dynamiques socio-économiques et du processus d’innovation a été depuis longtemps étudié (théorie des milieux innovateurs, innovation territoriale). En retour, ces initiatives génératrices d’innovations sociales, organisationnelles, économiques assurent au territoire une capacité d’adaptation (résilience), d’autant plus si ces initiatives sont fédérées dans des projets de territoire de transition écologique.

Alors que les réflexions sur le « monde d’après » (post covid) mettent l’accent sur l’échelle de proximité par la nécessaire relocalisation et re-territorialisation de l’activité, il est d’autant plus essentiel pour l’ADEME de mieux comprendre ces dynamiques, leurs conditions d’émergence, leurs limites, et comment ces innovations sociales et nouveaux modèles économiques territorialisés peuvent permettre d’accélérer la transition écologique des territoires.

Périmètre de travail

Les enjeux de recherche sont actuellement regroupés en quatre axes qui accordent tous une position centrale au territoire et à la transition écologique. 

Le PARC Dynamiques a pour ambition de susciter des recherches visant à accompagner la transition de notre société vers des organisations et modèles économiques à l’échelle des territoires favorables à la Transition écologique. Il s’agit en particulier d’identifier, de capitaliser et de créer sur les territoires les conditions favorables à l’émergence de ces nouvelles dynamiques sociales et économiques et leur inscription dans une trajectoire et un projet partagé de transition écologique.

Les quatre axes structurants peuvent être schématisés de la façon suivante (voir ci-dessous) en considérant le territoire comme un substrat pour la croissance des initiatives qui elles-mêmes, en se déployant, viennent le réalimenter. 

Il s’agit en particulier d’intensifier les recherches sur le lien entre les dynamiques sociales et économiques émergentes collectives et le territoire qui les porte. A ce niveau, les travaux menés sur les milieux innovateurs, les systèmes productifs localisés et l’économie des proximités pourront être mobilisés pour engager des recherches répondant spécifiquement aux enjeux de la transition écologique. 

Quels rôles jouent les facteurs intrinsèques au territoire : capital humain, naturel, culturel, tissu économique et associatif pré existant, etc. dans la genèse des projets et des dynamiques économiques et sociales favorables à la TE ?  Quelles sont les conditions de la viabilité/pérennité de ces dynamiques engagées, notamment de la mobilisation des ressources matérielles et immatérielles du territoire ? en particulier quels modèles économiques peuvent permettre, à la maille infra régionale, le développement d’une économie de la proximité ? Quels rapports entre le local et le global, qu’implique en particulier l’hétérogénéité des espaces géographiques dans lesquels se développent les logiques d’action des acteurs (collectivités, entreprises, citoyens) présents sur un territoire.  Cette dialectique du local/global est particulièrement posée dans le cas d’entreprises dont le registre d’actions relève de deux niveaux de régulation, local et extra local.

Quelle place de l’économie sociale et solidaire et quelles articulations à rechercher entre différentes approches d’économie circulaire, économie de la fonctionnalité et de la coopération, écologie industrielle, etc. se développant sur un territoire ? Comment mettre en relation les initiatives pour favoriser de nouvelles coopérations et des dynamiques plus transversales et multi thématiques ? Comment et à quelle échelle territoriale mettre en œuvre une « économie symbiotique », des approches de type Community Wealth Building ?  

Quel rôle pour les initiatives citoyennes/société civile, la place des communs, tiers lieux, fabs, dans l’innovation sociale et économique au service de la transition écologique d’un territoire ?  En quoi l’échelon de proximité et ces nouvelles économies et initiatives de collectifs citoyens entraînent-elles une transformation des modes organisationnels et des formes d’entreprenariat (économie en réseaux, formes d’entreprenariat collectif, etc.) ? La coopération entre acteurs est souvent à la base des démarches économiques localisées et des initiatives portées par les citoyens/société civile. Il est essentiel de mieux saisir les ressorts de la coopération, les fragilités et les opportunités inhérentes à ces démarches reposant sur des logiques de coopération entre acteurs. 

Les conditions d’émergence et de pérennité d’initiatives porteuses d’innovation sociale et/ou économique en faveur de la TE  

L’innovation sociale et économique contribuant à la Transition Ecologique.

L’innovation sociale et économique contribuant à la TE sur les territoires se développe le plus souvent dans le cadre de démarches collectives à l’initiative de citoyens, de la société civile, d’acteurs économiques partageant des valeurs communes : coopération, partage, recherche de lien social, valorisation des ressources locales, préoccupations sociales et environnementales,  

Ces logiques d’action basées sur la coopération proposent des formes renouvelées d’entreprendre et des relations entre acteurs basées notamment sur la confiance (sur quels ressorts naît et se développe la confiance ?). Elles posent des questions sur les formes et supports juridiques de ces coopérations entre acteurs (privé/privé, privé/public, etc), le financement de ces initiatives, de cadre juridique sur les modalités de mise en commun de moyens, d’entente (versus contractualisation) et de sécurisation du collectif vis-à-vis de la défaillance d’un maillon de la chaîne de valeurs, de propriété, etc. Plus largement, quelles sont les fragilités et les conditions de succès des dynamiques locales basées sur la coopération entre acteurs, de l’entreprenariat collectif vis-à-vis des enjeux de la transition écologique ?  Quelles formes de gouvernance et de concertation entre les acteurs du territoire (citoyens, société civile, acteurs économiques, collectivités) pour développer ces dynamiques sociales et économiques au service d’un projet partagé de transition écologique ?

Ces questions soulèvent la question du rôle de l’action publique notamment locale en soutien de ces initiatives (pour les faire naître, les accompagner et les diffuser). 

Quel rôle et positionnement de l’action publique locale et en particulier des collectivités dans l’impulsion, l’accompagnement, l’animation et la mise en relation des initiatives et des dynamiques sociales et économiques sur leur territoire ? Quelles formes privilégier dans les réponses à apporter aux besoins des collectifs : de support juridique et administratif, de soutien financier, de mise à disposition de moyens humains et techniques, etc. ?  Quel équilibre à trouver afin de susciter/accompagner les initiatives et chercher à les intégrer dans un projet plus large de TE du territoire tout en évitant une institutionnalisation et un cadre qui seraient jugés trop rigides et qui pourraient décourager les initiatives des acteurs ? Quelles sont les transformations nécessaires de l’action publique locale pour prendre en compte et intégrer les nouveaux modèles de développement économique compatibles avec les objectifs territoriaux de transition écologique ?  

Sur quels outils (Pôles Territoriaux de Coopération Économique, etc) s’appuyer, à faire évoluer ou à inventer pour susciter et accompagner des démarches collectives de transition écologique ?  

Quelle place pour des initiatives hybrides, associant initiatives citoyennes et des collectivités, dans le montage de projets de transition écologique ? Comment l’action publique locale peut-elle aider les acteurs économiques et associatifs à penser et à mettre en oeuvre des projets d’économie circulaire, d’économie sociale et solidaire sur leur territoire ? Quelle place et modalités d’association de ces initiatives citoyennes aux réflexions stratégiques sur la TE et aux exercices de planification ?    

En quoi les outils et dispositifs en particulier de l’ADEME (TETE, etc) peuvent-ils aider les acteurs publics mais aussi privés à développer à l’échelle locale des logiques de coopération et de co-construction de projets favorables à la Transition écologique ? 

Quel impact de l’économie de proximité sur la valorisation des ressources notamment naturelles du territoire mais aussi humaines (qualification, emploi) ? Quelle est la valeur ajoutée sociétale de ces initiatives ? En quoi in fine ces initiatives contribuent-elles au projet de transition écologique et à la résilience des territoires ?

Ces questionnements soulèvent des défis notamment concernant l’évaluation et la prise en compte des valeurs immatérielles (lien social, capital humain, …) créées par ces initiatives et ces coopérations entre acteurs.

En quoi ces dynamiques citoyennes et l’essor des « nouvelles économies » peuvent-elles dessiner de nouveaux équilibres voire de nouvelles organisations spatiales (notion de biorégion, etc.) et de nouvelles formes de gouvernance sur les territoires ? 

Le comité scientifique et opérationnel

Il est à ce jour composé de 11 membres appartenant pour moitié au monde académique et à la société civile qui se sont engagés à respecter la charte déontologique de l’ADEME.

La première réunion de ses membres a eu lieu au printemps 2023 et les avancées des travaux du PARC sont discutées en moyenne deux fois par an.

Les missions du CSO sont sur toute la durée du programme de :

  • Contribuer à préciser/réinterroger les objectifs du programme PARC  
  • Echanger sur les problématiques et les questions de recherche à traiter en regard notamment des « remontées » des territoires, en particulier par l’animation régionale
  • Contribuer à identifier les thématiques de capitalisation des résultats de recherche et être force de proposition sur les formes de cette capitalisation
  • Contribuer au sein du collectif à porter un regard réflexif et critique sur le fonctionnement du dispositif PARC dans son ensemble  

Les missions ont été ainsi définies au lancement du PARC mais elles peuvent évoluer chemin faisant en fonction des retours d’expérience des membres du CSO et des parties-prenantes du PARC pour servir au mieux les objectifs du PARC. 

Laure AbramowitchDocteur en droit de l'environnement et Avocate. Expertise en droit public et en droit de l’environnement. Chercheuse associée au CREDESPO
Christian Du TertreEconomiste. Professeur des Universités. Directeur scientifique d'ATEMIS. Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération
Maryline FilippiEconomiste, professeure à Bordeaux sciences Agro et chercheurs associée Inrae AgroParisTech. Innovation du territoire, structuration des filières, coopératives agricoles, responsabilité territoriale des entreprises, RSE
Haud Le GuenDirectrice Réso Solidaire. Impliquée dans ALLISS et dans le collectif du Tiers secteur de la Recherche en Bretagne, parcours en médiation scientifique. Membre PTCE
François MénardSociologue, coordonne au PUCA les travaux à dominante SHS au croisement des questions d’habitat, d’urbanisme, d’énergie et de transformation numérique du territoire
Nicolas PerrinVice-Président en charge des contrats de solidarité territoriale et du budget bas carbone en Ille et Vilaine, Fondateur et CEO de Breizh Phenix
Michel RenaultEconomiste, membre Communauté Recherche de CoopTer. Histoire, philosophie et épistémologie de la pensée économique, théories de l’action en économie, modalités et relations d’échange, circuits courts, indicateurs de bien être et de progrès social
Nadine Richez-BattestiEconomiste. Transformation des organisations de l'ESS en France et à l'international, gouvernance et territoire, analyse néo-institutionnaliste, Lest-CNRS et Aix-Marseille Université
Brigitte GiraudVice-présidente de l’IFMA. Directrice de l’union nationale des CPIE. Sociologie et administration des entreprises. Impliquée dans de nombreux projets et organisations concernant les approches territoriales prenant en compte les questions écologiques
Dominique Mathieu-HuberGéographe-urbaniste, responsable de la mission "Science, société, territoires" au service de la recherche et de l'innovation du CGDD/MTECT
Eric Plottu Economiste, théorie du choix social, théorie de la décision, approche systémique et méthodes multicritère d'aide à la décision, évaluation des politiques publique

Etat de l’art des acteurs

Un premier état de l'art national a été confié à la SCOP Ellyx spécialisée en innovation et R&D sociale. La mission conduite de mai à octobre 2023 avait vocation à participer à la mise en œuvre du PARC Dynamiques en permettant de disposer d’une meilleure connaissance des acteurs.

Cet état de l’art a été confié à la SCOP Ellyx spécialisée en innovation et R&D sociale. 

La mission conduite de mai à octobre 2023 avait vocation à participer à la mise en œuvre du PARC Dynamiques en permettant de disposer d’une meilleure connaissance des acteurs. Conduite en trois temps, la mission s’est décomposée de la façon suivante.
Une première phase exploratoire, afin de mieux identifier le périmètre du PARC Dynamiques d’une part et les structures et acteurs pouvant l’intégrer d’autre part. Réalisation de 39 entretiens exploratoires auprès des membres du Conseil scientifique du PARC Dynamiques, des agents de l’ADEME au siège et en directions régionales, ainsi que de personnalités qualifiées (Juin-Juillet 2023).

Une seconde phase de renseignement et d’identification des structures pouvant relever du périmètre du PARC Dynamiques a ensuite été conduite auprès de 468 structures nationales et régionales pré-identifiées auxquels a été adressé un questionnaire (Juillet-Août 2023).

Une troisième phase qualitative a permis, d’identifier 272 démarches de recherche relevant du périmètre du PARC et la conduite de 3 ateliers de discussions avec des acteurs clés traitant des problématiques PARC Dynamiques (Août-Septembre 2023). 

La mission a permis d’améliorer la connaissance des enjeux du PARC Dynamiques et de récolter des données opérationnelles utiles à son activation. Ainsi, la cartographie exploratoire réalisée est déclinée en outils venant constituer un socle de travail pour approfondir, enrichir et animer le PARC Dynamiques : 14 cartographies de structures et démarches de recherche, 364 fiches structures, réalisées à l’échelle nationale et régionale et un lexique d’utilisation.

Suite à la mise en place de l’animation territoriale dans les régions, des états des lieux plus “zoomés” sur les échelles de travail des partenaires ont été réalisés ou sont en cours.

Pour la région PACA, un travail a été conduit par le consortium en charge de l’animation régionale, à savoir les structures Air Climat -GREC SUD, Acterra, GeographR.

Pour accéder à l’état des lieux PACA

Pour la région NA, un premier travail de cartographie des acteurs a été réalisé par l’APESA. Il sera amené à être complété par la suite mais la première consolidation est disponible.

Pour accéder à la cartographie NA

Des travaux de recensement de réseaux d’acteurs sont également en cours en régions Hauts-de-France (avec la Boutique des Sciences), Grand-Est (avec OPUS) et Pays de la Loire (avec Auxilia). Les résultats seront mis à disposition au fur à mesure sur cette page. 

Les projets en cours

Les dispositifs ADEME en lien avec le PARC

A ce jour, cinq dispositifs sont en dialogue constant avec le PARC Dynamiques, qu’ils soient nationaux ou régionaux. Cette liste est amenée à s’enrichir en 2025. L’enjeu de cette synergie est double :

  • lors de l’écriture des cahiers des charges des appels à projets de recherche et des appels à manifestations d’intérêts, pouvoir décliner dans ces dispositifs les priorités de recherche du PARC (elles-mêmes issues des problématiques rencontrées par les acteurs socio-économiques sur le terrain)
  • lors des phases de suivi et de capitalisation, pouvoir consolider les résultats des projets au fil de l’eau de façon croisée : tous les lauréats de ces dispositifs ne contribuent pas au PARC mais certains entrent pleinement dans le périmètre du PARC (surtout lorsqu’ils répondent aux priorités de recherche mises en avant lors de l’écriture du cahier des charges). L’objectif au sein du PARC est alors de réunir tous les projets traitant d’une même priorité de recherche indépendamment du dispositif auquel ils ont répondu pour en capitaliser les résultats simultanément. 

Les publications en lien avec le PARC

Haut de page