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Le projet en deux mots

Le projet SOURCE analyse, en croisant urbanisme et psychologie sociale et environnementale, la capacité des écolieux à participer à la transition écologique et sociale. Les écolieux sont définis comme « des lieux de vie conçus en commun selon des principes de transition écologique, et des principes de sobriété, d’autonomie et de coconstruction d’un collectif entre résidents qui en déterminent la forme, le mode de vie collective, les valeurs et la gouvernance partagée ».

Contexte

Face à l’accélération du dérèglement climatique et aux défis de la pollution de l’air, les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs stratégies telles que les Plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET), les Plans de protection de l’atmosphère (PPA), la Stratégie nationale d’adaptation au changement climatique (SNACC).

Parallèlement, des initiatives citoyennes se développent en dehors des cadres institutionnels. Parmi elles, les écolieux, répertoriés notamment par le réseau Oasis, constituent des espaces de vie collective expérimentant des modèles alternatifs pour répondre aux défis écologiques, sociaux et climatiques. 

La recherche SOURCE s’est intéressée à ces initiatives pour comprendre comment elles s’approprient les enjeux du changement climatique et de la qualité de l’air et comment elles interagissent (ou non) avec les politiques publiques. Cette recherche qualitative avait pour ambition de voir si les écolieux pouvaient inspirer ou compléter les politiques nationales et territoriales en matière d’adaptation aux changements climatiques et environnementaux et de bien-être collectif.

Objectifs

S’appuyant sur des observations et enquêtes menées dans une dizaine d’écolieux et sur des entretiens avec des représentants des pouvoirs publics, ce projet a visé à évaluer :

  • le rôle des écolieux comme possibles laboratoires d’innovation citoyenne, capables de proposer des solutions concrètes d’adaptation au changement climatique et d’atténuation des pollutions environnementales ;
  • leur contribution aux dynamiques de résilience collective ;
  • les interactions entre ces initiatives et les politiques publiques existantes, afin d’identifier les points de convergence et les écarts.

Un point particulier de l’étude a porté sur la qualité de l’air et l’adaptation au changement climatique : en quoi est-elle prise en compte dans ces dynamiques et pourquoi reste-t-elle un enjeu secondaire par rapport à d’autres préoccupations comme la nature, l’eau ou l’énergie ?

Synthèse des résultats

La création et le mode de fonctionnement des écolieux sont avant tout portés par une recherche de bien-être et de qualité de vie. 

Trois dynamiques majeures structurent ces aspirations :

• La reconnexion à la nature : les habitants des écolieux expriment un fort désir de retisser un lien direct avec leur environnement, en s’éloignant des cadres de vie urbains perçus comme stressants et artificialisés. La proximité avec les milieux naturels est ainsi un facteur déterminant dans leur choix de vie.

• La recherche de sobriété et d’autonomie : ces collectifs cherchent à réduire leur dépendance aux systèmes économiques et énergétiques conventionnels en privilégiant des modèles basés sur l’autoproduction alimentaire, les énergies renouvelables et la mutualisation des ressources.

• Des lieux de vie inscrits dans un milieu écologique : les écolieux s’implantent dans de vastes domaines naturels et boisés, favorisant
ainsi la régulation thermique et la captation des polluants atmosphériques. Cette végétalisation contribue à l’atténuation de certains effets négatifs de la pollution urbaine et participe à la création de microclimats locaux plus sains. 

Ainsi, bien que la qualité de l’air ne soit pas un moteur de ces initiatives, les pratiques des écolieux s’avèrent cohérentes avec les objectifs de réduction des pollutions atmosphériques portés par les politiques publiques.

Toutefois, la recherche a montré que les politiques d’adaptation au changement climatique et d’amélioration de la qualité de vie convergeaient peu avec les initiatives des écolieux. La distance avec les politiques publiques revendiquées par certains habitants des écolieux et les représentations péjoratives de certains élus constituent un frein à de possibles rapprochements. Ce manque de dialogue contribue à maintenir une fracture entre
ces dynamiques citoyennes et les stratégies publiques, alors qu’elles pourraient être complémentaires pour accélérer la transition écologique.

Coordinatrice
  • Dorothée Marchand, CSTB

 

Partenaires
  • CSTB
  • Laboratoire parisien de psychologie sociale (LAPPS)
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