ECLAT - Tirer les leçons de l’Été 2022 : quelle qualité de l’air dans un CLimAT futur ?

Matthias Beekmann (LISA) - (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE)

• INERIS - INSTITUT NATIONAL DE L'ENVIRONNEMENT INDUSTRIEL ET DES RISQUES

La maîtrise des concentrations de particules atmosphériques (PM) constitue un enjeu majeur de santé public. C'est le cas en France et plus spécifiquement en Ile-de-France (IdF), comme en atteste les mises en demeure de la CE pour non-respect des valeurs limites réglementaires, qui restent pourtant bien en deçà des recommandations de l'OMS. Dans ce contexte, ce projet propose de mettre en œuvre une approche permettant d’améliorer la compréhension de l’impact sanitaire des PM aux regards de leurs sources d’émission, en vue de la mise en œuvre de politiques de gestion de la qualité de l'air mieux ciblées et plus efficaces.

Pour cela, une analyse des sources de PM en IdF  basée sur une caractérisation très complète de leur spéciation chimique pendant 2 années sur un site de fond urbain parisien sera conduite. Des mesures de potentiel oxydant (PO) seront mises en œuvre, en tant que proxy de la capacité des PM à induire un stress oxydatif dans l’organisme (à l’origine de différentes pathologies cardio-respiratoires). Il s’agira de la première série de mesures de cet indicateur sur le long terme en région IdF. 

Cette stratégie permettra de relier PO et sources de PM en suivant une méthode récemment développée et de proposer une grille d'analyse basée sur la nocivité des PM en fonction de leurs origines en IdF. Cela est en accord avec les préconisations émises dans le cadre du processus de révision des Directives européennes pour la surveillance de la qualité de l’air.

En complément, la  cartographie du PO en IdF et en France sera réalisée avec le modèle CHIMERE sur les 2 années de mesures. Là-aussi, une analyse des sources pilotant la nocivité des PM sera réalisée en tenant compte des gradients spatiaux et temporels. La méthode de modélisation du PO bénéficiera de l'ensemble des mesures acquises durant le projet. Ce sera également le cas de la modélisation des métaux pilotant le PO (Cu, Fe, Mn) qui ne sont pour l'instant pas pris en compte et qui seront ajoutés aux modélisations.

D'un point de vue opérationnel, ce projet permettra de poser les bases de la mesure du PO à Paris. Par ailleurs, les méthodes de modélisation développées seront transférées vers les modèles opérationnels en mode étude de faisabilité voire même pré-opérationnel dans le cas du PO pour CAMS (outil ACT). Enfin, ce projet est fortement lié au projet H2020 greendeal RI-URBANS qui vise à améliorer les méthodes de mesures et surveillance de la qualité de l'air et qui ne prévoyait initialement pas de travaux sur le PO en IDF. Les données acquises dans le projet doivent permettre de participer à une méta-étude européenne pour étudier les liens entre PO et mortalité.

Le projet a l'ambition de contribuer à une meilleure maîtrise et prévision de la pollution atmosphérique en intégrant plus explicitement les effets sanitaire des PM dans les politiques publiques de gestion de la qualité de l'air. Cela se fera à travers l'étude des sources proposée sur un site de fond parisien, mais aussi à travers les développements méthodologiques (de traitement de données de mesures et de modélisation) réalisés dans le projet.

Date de fin de projet

Mai 2027

• Europe
• Ile-de-France