DETOX - Surventilation des bâtiments avant livraison

L’amélioration de la qualité de l’air intérieur (QAI) est aujourd’hui intégrée dans divers référentiels et méthodes de management tant en France qu’à l’international ainsi que dans la réglementation. Une dynamique forte tend à promouvoir la prise en compte de cet enjeu lors de la construction. Ceci conduit à s’interroger sur les matériaux choisis, les modes de construction et la ventilation des bâtiments. Cependant les enjeux sur la QAI impactent souvent d’autres paramètres comme la performance énergétique, le confort, l’acoustique, etc. et peuvent interroger sur le bénéfice global attendu. Une vision intégrée de ces enjeux est rendue nécessaire afin d’avoir une cohérence dans le bâtiment sain et performant de demain.

Dans un objectif de garantir les performances du bâtiment vis-à-vis de la qualité de l’air intérieur, les mesures de concentrations à réception se démocratisent, elles complètent ainsi la vision jusqu’alors ciblée sur le bon fonctionnement des systèmes. Parallèlement, compte tenu de délais souvent courts entre la mise en œuvre des matériaux de construction et la livraison, de la limitation de la ventilation en cours de chantier, ces mêmes documents recommandent une surventilation des bâtiments, si possible avant l’occupation dans l’objectif de limiter l’exposition des futurs occupants aux polluants de l’air intérieur.

La définition des modalités techniques de mise en œuvre de la surventilation est importante pour atteindre l’objectif fixé, mais il est essentiel de s’interroger également sur l’efficacité et la pertinence de ce procédé. L’efficacité théorique fondée sur l’augmentation du renouvellement d’air et donc la diminution des concentrations paraît évidente, la réduction des émissions des matériaux l’est moins et à l’heure actuelle, il n’existe semble-t-il aucune étude ou retour d’expérience chiffrant l’efficacité réelle de la surventilation avant réception. Ainsi, la recherche d’optimisation dans l’acte de construire tenant compte des enjeux multiples qui peuvent s’y opposer conduit à un besoin d’argumentaires et de cadre dans la conduite de la surventilation avant la livraison.

Dans ce contexte, le projet DETOX a pour objectifs : 

• d’identifier les bénéfices que ce procédé peut apporter,
• d’établir les protocoles de mise en œuvre adaptés au parc immobilier français 
• de mettre en balance les gains et les contraintes techniques et financières que cela implique.

Le projet DETOX est né des retours d’expérience que les partenaires du groupement ont pu recueillir lors de leurs missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur. Medieco, Burgeap et Inddigo travaillent ensemble, pour le compte de l’ADEME, au développement de la méthode MANAG’R, une méthode d’amélioration de la qualité de l’air intérieur. Dans ce contexte, des mesures de qualité d’air intérieur sont imposées à la réception des bâtiments. Avant la réalisation des campagnes de mesures, la méthode MANAG’R préconise la réalisation d’une surventilation sans mentionner d’autres informations techniques nécessaire à sa mise en œuvre. Le besoin d’un protocole de surventilation a donc été identifié. Il permettrait d’alimenter l’ensemble des labels et certifications préconisant la surventilation ainsi que la méthode MANAG’R.

Le développement et l’expérimentation d’un protocole de surventilation à la réception des bâtiments s’inscrit dans l’objectif d’améliorer la connaissance des déterminants de la qualité de l’air intérieur et notamment lors de la phase construction. Le projet DETOX est une étude technico-économique d’une solution technique permettant de favoriser la bonne évacuation des polluants émis en phase chantier.

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